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Le "Raw Feeding"

  • osakadventuring
  • 20 nov. 2019
  • 19 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 mars 2021



Préambule


On trouve sur internet une quantité incroyable d'informations concernant le Raw Feeding pour nos chiens, avec différentes approches, différents menus et une multitude d'informations parfois contradictoires. Entre BARF, Whole Prey, Prey Model, il est facile de s'y perdre. Le but de cet article n'est pas de vous conseiller sur un mode d'alimentation plutôt qu'un autre, simplement de mettre en avant comment nous avons procédé dans la transition vers le BARF, notre quotidien ainsi que les astuces que nous avons mises en place avec le temps. Notre organisation et notre méthode manquent certainement d'expérience et de précision, mais elles peuvent constituer une base intéressante et enrichissante pour tous ceux qui souhaitent franchir le cap de l'alimentation crue pour leurs chiens.

Je précise toutefois que cet article se base uniquement sur notre expérience personnelle et celles de plusieurs personnes de mon entourage. Il ne peut en aucun cas remplacer les conseils d'un nutritionniste canin.


I. Introduction


L’alimentation « Barf » (Biologicaly Appropriated Raw Feeding) est née du désir de proposer aux carnivores domestiques une alimentation adaptée à leurs besoins, à base d’aliments frais et non transformés. La volonté ici est de se rapprocher d’une alimentation naturelle, composée essentiellement de produits d’origine animale, de légumes et de fruits. Nous avons préféré ce régime par rapport aux autres car il comporte justement des fruits et légumes, qui sont vecteurs de nutriments essentiels.


Mais pourquoi avons-nous souhaité balancer les croquettes d'Osaka à la poubelle ? Cet excellent reportage vidéo pourrait déjà vous donner quelques pistes.


1.1. Les bienfaits du Barf

  • Pelage et peau sains, avec une forte atténuation des problèmes de peau constatée dans de nombreux cas ;

  • Réduction de la formation de tartre au niveau de la dentition, par la consommation d’os charnus ;

  • Transit intestinal fluidifié, avec des selles plus petites, moins fréquentes et moins odorantes ;

  • Apport de lipides conséquents, permettant un meilleur fonctionnement rénal ainsi qu’une diminution du besoin en eau ;

  • Risques liés à l’alimentation industrielle effacés (les additifs alimentaires contenus dans l’alimentation industrielle et la faible teneur en protéines de celle-ci sont souvent la cause de maladies ou de symptômes comme des allergies, l’obésité, l’arthrose, des inflammations de la peau sur le long terme).



1.2. Les idées reçues sur le Barf


Les idées reçues sur la viande crue ont la peau dure. Nombreux sont les articles scientifiques ou vétérinaires décriant ce type d’alimentation au profit d’une bonne croquette.


  • CARENCES - Le premier argument opposant le Barf aux croquettes concerne le risque de carences. Ce risque n’est pas inexistant, dans la mesure où de nombreux propriétaires de chiens se lancent dans le Barf sans aucune connaissance. Une bonne croquette vaudra toujours mieux qu’un mauvais Barf, ce point est indiscutable. Mais dans la mesure où les viandes seront variées, que les apports seront différents et qu’on pourra au besoin complémenter ses gamelles… ce risque peut être écarté sur le long terme.


  • BACTÉRIES, PARASITES ET MALADIES - Le second argument utilisé par tous les vétérinaires concerne la prolifération des bactéries vectrices de maladies dans les rations de viande crue. Toutes les études menées sur le sujet ont effectivement démontré que le nombre de bactéries présentes dans la viande crue était très significatif, cependant les carnivores sont naturellement équipés pour détruire les bactéries. Si les cas d’intoxication sont extrêmement rares, il est important de s’assurer que la viande soit fraîche et provienne d’Europe (idéalement de France) et de respecter les règles d'hygiène de base lors de la préparation de rations (se laver les mains avant et après ou utiliser des gants, laver les ustensiles en contact avec la viande, laver régulièrement les gamelles, laver régulièrement l'espace de nourrissage). Concernant l'apparition potentielle de parasites intestinaux, le risque est le même que pour un chien nourri aux croquettes et le changement d'alimentation n’exclut pas que le chien doit être vermifugé régulièrement. La présence de salmonelles dans de nombreuses rations a également suscité une vive inquiétude chez les propriétaires de chiens. Si la salmonelle est dangereuse pour l’homme, elle possède toutefois peu d’impact sur nos chiens. Etant nourri de viande crue, le transit intestinal du chien est considérablement accéléré et les salmonelles n’ont pas le temps de proliférer dans l’estomac de nos canidés. Celles-ci sont donc expulsées de l’organisme, ce qui explique leur présence dans certaines des selles des carnivores nourris au cru. Il semble également important de préciser que les chiens (au contraire des chats) sont des carnivores opportunistes et donc, charognards. Ils ne sont donc pas sensibles à la chaîne du froid et il est donc possible de décongeler puis recongeler un aliment plusieurs fois avant de le distribuer (même s'il est cependant conseillé d’éviter trop de décongélation-recongélation successives). Ajoutons finalement à cela que des traces de salmonelles ont également été relevée dans de nombreuses marques de croquettes et qu'aucun chien n'a été porté malade... à contrario des humains qui n'ont pas respecté les règles d'hygiène élémentaires lors du nourrissage, à savoir : se laver les mains avant et après avoir nourri, nettoyer régulièrement la gamelle et l'espace de nourrissage ainsi que tous les ustensiles en contact avec la nourriture du chien.


  • LES OS - La croyance populaire tend à faire entendre que les os sont très dangereux pour les chiens. Les risques majeurs résidant dans l’occlusion intestinale, la probabilité que certains éclats puissent perforer l’estomac, l’œsophage ou l’intestin lors de l’absorption. Autant de dangers qui sont effectifs lors de l'absorption d'os cuits, d'os porteurs de gros mammifères ou d'os à moelle. Cependant, les os crus ne présentent aucun risque dès lors qu’ils sont entourés d’assez de chair pour protéger l’œsophage de l’animal et qu’ils sont adaptés à la taille de sa mâchoire. Les os crus sont nécessaires et indispensables à l’alimentation Barf (sauf pathologie notable) : mieux vaut, lorsque vous ne souhaitez pas donner d’os, rester sur une bonne croquette.


  • L’AGRESSIVITÉ - On pourra souvent entendre qu’un chien nourrit à la viande devient nécessairement agressif ou chasseur : encore un préjugé infondé puisque le type d’alimentation n’a jamais influencé les comportements d’une quelconque espèce. En revanche, il est possible que le chien nouvellement introduit au Barf présente des signes de protection lorsqu’on s’approche de sa gamelle, considérant que cette nouvelle alimentation est une ressource précieuse qu’il doit protéger des humains ou de ses congénères. Cette nourriture étant plus appétante que ses anciennes croquettes, il est tout à fait normal qu’il souhaite la conserver pour lui uniquement. Si c’est le cas, rapprochez-vous d’un comportementaliste canin mais n’essayez pas de mettre les mains dans la gamelle ou de lui ôter son repas, cela ne ferait que renforcer la protection à votre égard.


  • LE PRIX ET L'ORGANISATION - Souvent, on me souligne que le prix du Barf doit être exorbitant et qu’il nécessite toute une organisation. Comment faire pour partir en vacances ? Comment s’assurer d’avoir toujours de la viande à disposition ? Faire des rations, ça doit prendre un temps énorme, non ? C'est pourquoi j'ai également écrit un article sur l'organisation et le coût du cru.


II. Décomposition d'une ration journalière "Barf"


Les rations de Barf "classiques" s'appuient sur un ratio 45-45-5-5 (soit 45% d'os charnus, 45% de viande musculaire, 5% de foie et 5% d'abats). Cependant ce type de ration pose des problèmes d'équilibrage en termes de vitamines, oligo-éléments et besoins énergétiques. C'est pourquoi nous avons décidé de nous orienter vers une gamelle décomposée comme ci-dessous.

La viande musculaire (20%) contenant le moins de gras possible, avec un minimum de quatre viandes différentes introduites (2 viandes blanches et 2 viandes rouges) pour diversifier les apports nutritionnels.


Les os charnus (20%) doivent être adaptés à la taille de la mâchoire du chien (cf. os charnus).


Le foie (7%) est une composante obligatoire du menu Barf, dont la provenance doit varier sur différents animaux.


Les abats (3%) doivent être diversifiés afin de varier les apports (provenant de différents animaux, différents types d’abats).


Le poisson gras (20%) est nécessaire notamment pour ses apports en acides gras essentiels.


Les fruits (5%) et légumes (15%) constituent un apport en fibres, condition sine qua none du bien-être intestinal du chien.


2.1. La quantité de nourriture


La quantité de nourriture journalière à distribuer au chien adulte (plus de 12 mois) correspond à son poids réel et non à son poids de forme. Cette quantité est représentée sous forme d’un pourcentage du poids du chien, à adapter selon sa morphologie.


Evidemment, ces pourcentages sont donnés à titre indicatif. Ils peuvent être adaptés en fonction de la prise ou de la perte de poids du chien. Pour un chien extrêmement maigre par exemple, on peut augmenter le pourcentage jusqu’à 5 voire 7 %. On descend rarement en revanche en-dessous des 2 % du poids réel.



2.2. Les fruits et légumes


Il existe plusieurs manières de donner des fruits et légumes à son chien. Il est possible de les donner entiers si le chien les accepte, ou mixés, crus ou cuits, de préférence issus de l'agriculture biologique.


Veillez à varier les fruits et les légumes. Il est recommandé de distribuer équitablement légumes racines et légumes feuilles. Dans le cas du mixage, afin de le fluidifier, on pourra y ajouter un peu d’eau ou des huiles végétales.


Tableau non exhaustif des végétaux consommables et non consommables



Pour aller plus loin, un tableau récapitulatif des principaux fruits et légumes autorisés avec leurs apports nutritifs correspondants est disponible sur le site de Barf Asso.






2.3. Ration de poisson gras

Au même titre que la viande, le poisson devra toujours être donné cru, entier (tête, queue, arêtes comprises) et non-vidé. L’importance de donner du poisson entier et non-vidé réside dans le fait que les proportions viande/abats/os charnus sont respectées dans la mesure où le poisson contient chair/abats/arêtes et cartilage. Il est possible de donner du poisson vidé à la condition d’apporter à la ration des abats et éventuellement des os charnus supplémentaires.

Afin d’éliminer les principaux parasites véhiculés par les poissons, il est recommandé de congeler le poisson au moins pendant une semaine à -20 °C avant de l’inclure dans une ration.


Précisons toutefois qu'il est courant de remplacer le poisson par de l'huile de poisson dans les rations Barf. C'est une pratique que je ne cautionne absolument pas car j'estime que les huiles animales disponibles dans le commerce sont de trop pauvre qualité et qu'elles ne pourront jamais égaler tous les apports d'un poisson entier.


ESPÈCES DE POISSONS

On évitera les poissons carnivores qui concentrent dans leur chair les métaux lourds ainsi que les poissons aux grosses arêtes (lotte, thon, brème, anguille, raie, espadon, carpe, barbeau, silure, …). On préférera également les poissons d’origine sauvage car ceux d’élevage sont souvent concentrés en antibiotiques. Comme pour les viandes, il est important de souvent varier les espèces de poissons.


Voici une liste non-exhaustive des poissons qui conviennent à nos animaux : anchois, bar, capelan, chinchard, dorade, gardon, goujon, hareng, joël, maquereau, merlan, merlu, sar, sardine, saumon, sprat, tacaud, truite.


Pour ma part j'alterne entre harengs, sardines et maquereaux.



2.4. Les huiles


Les huiles permettent d’apporter les acides gras essentiels oméga 3 et oméga 6 (l’oméga 9 n’étant pas considéré comme essentiel). Les viandes introduites dans une ration dite « Barf » diffèrent des proies sauvages notamment dans leur teneur en acides gras.


De nombreuses huiles animales et végétales sont disponibles dans le commerce. Les huiles de poisson, dès l’instant où une ration hebdomadaire de poisson est distribuée, ne sont pas nécessaires car les apports recherchés se retrouvent dans les poissons entiers, à plus ou moins forte teneur selon l’espèce. De plus, de nombreuses huiles sont faites à partir de poissons d’élevage qui sont traités aux antibiotiques…


Les huiles végétales peuvent très bien faire office d’apport complémentaire dès l’instant où elles sont bio et de première pression à froid. Elles seront données exclusivement crues en évitant les huiles de soja et de colza. Le premier étant très allergène et le second fortement concerné par les OGM, il est préférable de les bannir du régime alimentaire du chien.


Au vu de ce tableau récapitulatif des apports de chaque acide gras essentiel pour une huile donnée, on pourra distribuer une huile différente chaque jour pour varier les apports, en jonglant entre deux ou trois huiles différentes. L’équilibre optimal entre les apports d’huiles consiste à distribuer 5 fois plus d’oméga 6 que d’oméga 3. Cependant, les viandes de volaille et de porc sont riches en oméga 6, c’est pourquoi on veillera à apporter principalement des oméga 3 si ces deux viandes sont présentes en grande quantité (et c'est souvent le cas) dans les rations de nos chiens.



2.5. Les compléments alimentaires


Il est possible d’ajouter certains compléments alimentaires à la ration BARF afin de compenser les apports supposés déséquilibrés. Le sujet des compléments alimentaires demeure encore extrêmement controversé. Tandis que certains prônent une gamelle nue de tout complément, d'autres iront de leur dose de compléments quotidienne.


Dans le livre "The BARF Diet" (Billinghurst, 2001), une recommandation en algues et alfalfa est donnée :

Kelp : 1/4 de cuillère à soupe rase pour 4.5 à 9 kg

Alfalfa en poudre : une cuillère à soupe rase pour 4.5 à 9 kg


Personnellement, j’ai opté pour l’entre-deux : je complémente toujours mes gamelles en vitamine E. Pour ce qui est des autres compléments, j'en use spécifiquement sous forme de cure en respectant les doses indiquées. Tant que le chien est en bonne santé et que les gamelles sont variées, le complément alimentaire n’a (à mon sens) qu’un intérêt secondaire. J’estime qu’il devient important de complémenter une gamelle lorsque le chien souffre de troubles de santé spécifiques ou lors de cures en fonction de l’activité du chien. Dans tous les cas, un excédent de compléments alimentaires distribués aléatoirement peut potentiellement avoir des conséquences tout aussi graves que celles provoquées par les carences.


En conséquence de l’état de santé général du chien, est présentée ci-dessous une liste non-exhaustive de compléments alimentaires dont les effets sont excellemment bien décrits sur le site de Vis Medicatrix Naturae.




2.6. Les œufs


Les œufs peuvent être donnés de façon régulière en respectant les quantités prescrites. Ils doivent être donnés entiers (blanc et jaune compris) avec la coquille, celle-ci pouvant être réduite en poudre si le chien venait à la bouder.


On peut également proposer des œufs de caille au menu, toujours dans le souci de varier les apports nutritifs.




2.7. Fruits de mer


Les fruits de mer peuvent être ajoutés à la ration journalière de façon constante. Leurs teneurs notamment en sodium, potassium et phosphore en font des compléments alimentaires naturels efficaces. Les mollusques devront être donnés sans leur coquille et les crustacés devront être congelés au moins une semaine, au même titre que le poisson.


Le site américain Perfectly Rawsome recommande un maximum de 100 mg de sodium par tranche de 113 g de ration.


J'ajoute personnellement 10g de moules cuites par tranche de 10kg de poids dans toutes mes rations.



III. Démarrage du Barf et introductions


Le démarrage du Barf suit un protocole précis et universel, bien que quelques variantes existent. Il est conseillé de laisser le chien jeûner entre 12 et 24 heures entre la dernière ration de croquettes et la première ration de viande, afin que l’organisme du chien se vide de toute substance propre aux aliments transformés consommés jusqu’alors.


De nombreux barfeurs recommandent de ne pas pratiquer de transition entre la viande et les croquettes. L’argument principal de cette méthode repose sur le fait que les temps de digestion de la viande et des croquettes sont très différents (4 à 5h pour le Barf, 6 à 12h pour les croquettes) mais également qu’avec ce type de mélange, le chien ne sera pas apte à produire les acides gastriques nécessaires à une digestion totale de la viande crue, créant des problèmes digestifs importants. A priori donc, le mélange cru-croquettes n’est pas souhaitable. Cependant, si vous souhaitez préserver l’estomac de votre chien d’une transition trop brutale, il est possible de procéder à un mélange croquettes / viande crue pendant la première semaine d’introduction afin de faciliter la transition. Des études récentes tendent à prouver que le mélange cru/croquettes ne serait pas néfaste pour l'organisme du chien et du chat.


Les premières semaines de Barf vont permettre d’acclimater le chien et son système digestif à une nouvelle alimentation. C’est pourquoi il est nécessaire de procéder méthodiquement et progressivement afin de ne pas brusquer l’organisme par un changement trop radical. Les semaines dites d’introduction vont également permettre de cibler d’éventuelles allergies[1] ou des intolérances alimentaires[2] afin d’écarter certains types de viande des gamelles finales du chien.


Sachant que des tests de dépistage d’allergènes peuvent être effectués dans la plupart des cabinets vétérinaires, on serait tenté d’effectuer ces tests pour sauter l’étape des introductions et éviter certaines complications. Cependant, les tests allergènes effectués en cabinet vétérinaires se basent sur des substances contenues dans les goûts attribués aux croquettes (poulet, agneau, bœuf, porc, etc.) et non sur les substances contenues dans la viande crue. Un chien allergique au porc suite à un test vétérinaire ne sera par conséquent pas forcément allergique à la viande de porc crue.


Durant les quatre premières semaines, il n’est pas rare que le chien perde un peu de poids dans la mesure où les introductions débutent par des viandes blanches dites « maigres ». Il récupérera généralement le poids perdu dès les introductions terminées.

[1] Allergie : vomissements, diarrhées, éruptions cutanées, hotspots, zones de grattage

[2] Intolérance alimentaire : vomissements et/ou diarrhées



3.1. Semaine 1 | Poulet exclusif


La première semaine de Barf devra se composer exclusivement de filets de poulet ou de poule, à la quantité indiquée en fonction du poids du chien (cf. 2.1. La quantité de nourriture). Il est possible de couper les filets en cubes grossiers afin de faciliter l’absorption, mais pour les chiens les plus gloutons il est conseillé de donner les filets entiers afin de forcer la mastication de la viande. Plus le morceau de viande sera gros, plus le chien sera contraint de mâcher. Il est aussi possible de tenir le filet de poulet en le donnant à la main pour la première ration, afin d’éviter que le chien n’engloutisse la viande sans mâcher. Si le chien mange trop vite, il ne tardera pas à vomir la ration instantanément, il est donc crucial qu’il mâche correctement sa viande et prenne son temps.

La première semaine, le transit intestinal du chien sera fortement chamboulé. N’hésitez pas à complémenter la gamelle avec des probiotiques naturels comme le kéfir de lait, la levure de bière ou le psyllium blond (cf. 2.5. Les compléments alimentaires) afin de faciliter la transition.



3.2. Semaine 2 | Os charnus


La deuxième semaine de Barf consistera en l’introduction des os charnus. Le terme de « semaine » est donné à titre indicatif, la semaine de poulet pouvant durer jusqu’à 15 jours. Le passage aux os charnus est possible dès lors que le chien est capable de produire une selle correctement moulée (cf. selles du chien).


Les os charnus devront obligatoirement être des os de poulet crus, qui diffèrent en fonction de la taille du chien. Pour les petits chiens, on préférera des ailes ou des cous de poulet, tandis qu’on pourra prendre des cuisses ou des dos de poulet pour des chiens de plus grand gabarit. Il faudra tout de même prévoir des os assez gros pour éviter que le chien ne les avale sans mâcher (risque d’occlusion intestinale).


Les os nus (ne comportant pas de chair autour) ainsi que les os cuits seront à bannir du régime alimentaire car considérés comme dangereux.


L’introduction des os doit se faire de manière progressive, c’est-à-dire qu’on va remplacer progressivement une partie des filets de poulet par les os. On pourra par exemple remplacer 20 % des filets de poulet pour les deux premiers jours, puis 30 % les deux jours suivants jusqu’à stabiliser la gamelle en fin de semaine sur 40 % d’os charnus pour 60 % de filets de poulet.


A partir de cette étape, il est possible d’introduire le mix de légumes en préférant, dans les débuts, proposer simplement des carottes mixées à la dose prescrite.



► POUR ALLER PLUS LOIN


Ci-dessus est présenté un tableau récapitulant le pourcentage d’os pour chaque os charnu. Ce tableau peut être utile pour ceux qui souhaiteraient adapter leurs gamelles avec davantage de précision.


Dans le cas où vous souhaiteriez prendre ces pourcentages en compte, il faudra donc donner un peu plus d’os charnus lorsque le pourcentage est faible et plafonner à 40% d’os charnus dans la ration lorsque le pourcentage est élevé.



3.3. Semaines 3 à X | Introductions de nouvelles viandes


Une fois les os charnus de poulet introduits, les semaines suivantes serviront à introduire toutes les viandes souhaitées pour les futures gamelles. Il est préférable d’introduire un minimum de quatre viandes différentes (deux viandes blanches, deux viandes rouges) pour varier les apports, cette phase devra donc durer au moins trois semaines. Il est conseillé de prendre une semaine d’introduction par viande et de procéder de la façon suivante :


• Jour 1 : remplacer 10% de la viande de poulet par la nouvelle viande ;

Jour 2 et 3 : remplacer 30 % de la viande de poulet par la nouvelle viande ;

Jour 4 et 5 : remplacer 50% de la viande de poulet par la nouvelle viande ;

Jour 6 : remplacer 75% de la viande de poulet par la nouvelle viande ;

Jour 7 : remplacer 100% de la viande de poulet par la nouvelle viande.


Une fois ces étapes réalisées et qu’aucun effet secondaire n’est constaté, on peut passer à une autre viande à introduire et mélanger toutes les viandes déjà introduites dans la gamelle. On veillera à entretenir à terme un équilibre quantitatif de viandes blanches et viandes rouges. Les viandes blanches, considérées comme des viandes maigres, favorisent la perte de poids tandis que les viandes rouges favoriseront la prise de poids.


Les introductions doivent toujours se faire des viandes les plus blanches vers les viandes rouges. Voici une liste non exhaustive des viandes pouvant être introduites en fonction de l’ordre d’introduction.


Le bœuf doit toujours être introduit en dernier, quel que soit le nombre de viandes introduites précédemment, car il s’agit de la viande la plus rouge.


Les viandes d’animaux juvéniles (agneau, chevreau, veau, …) doivent être introduites juste avant ou juste après celle de l’animal adulte (mouton, chèvre, bœuf, …).


Ne jamais donner de viande de sanglier, pouvant être porteur de la maladie d’Aujeszky, mortelle pour les canidés. On préférera pour les mêmes raisons donner du porc français et non élevé en plein air.


En cas de suspicion d’allergie ou d’intolérance alimentaire (vomissements, diarrhées, zones de grattages, irritations cutanées, hotspots, …) on retirera immédiatement la dernière viande introduite du menu du chien.


A partir de cette étape, il est possible d’introduire le mix de fruits et légumes définitif.

N.B. Même s’il est préférable d’introduire le maximum de viandes différentes durant la période d’introduction, il est possible que certaines introductions souhaitées n’aient pas pu être faites : inutile de décaler toutes les introductions en attendant de pouvoir se fournir en telle ou telle viande, d’autres introductions pourront être réalisées plus tard, suivant le même processus que celui évoqué précédemment. L’introduction d’une nouvelle viande se fera toujours petit à petit, de façon progressive et quantifiée.



3.4. Semaine X + 1 | Introduction des abats


Une fois que toutes les viandes souhaitées sont introduites, la prochaine étape consiste en l’introduction des abats.


On veillera à introduire uniquement des abats d’animaux dont les viandes ont été introduites et tolérées par le chien.


On commencera de préférence avec des abats de volaille et on pourra déduire directement de la ration de viande la portion d’abats à distribuer, en gardant à l’esprit qu’il faudra nécessairement donner 5 % de la ration totale de foie et 5 % d’autres abats (cervelle, pancréas, rate, rognons, testicules, thymus). De même, on fera varier les types d’abats différents afin de jouer sur les différents apports de chacun.


NOTE : Les gésiers et les cœurs ne sont pas considérés comme des abats mais peuvent servir à compléter la ration de viande.


A ce stade des introductions, la gamelle du chien doit se décomposer de la manière suivante : 50% de viande, 40% d’os charnus, 5% de foie et 5% d’abats divers.



3.5. Semaine X + 2 | Introduction du poisson


Au même titre que les viandes, le poisson devra faire l’objet d’une introduction pour chaque espèce de poisson différente. Il sera ici aussi préférable de varier les types de poissons.


On pourra, pour les introductions, répartir la ration hebdomadaire de poisson sur deux ou trois jours en l’ajoutant aux rations quotidiennes du chien et en instaurant un jour de jeun dans la semaine.




3.6. Grève de la faim


Au début du Barf, certains chiens peuvent présenter des réticences à manger leur première gamelle de viande crue. De nombreuses sources Internet indiqueront de laisser le chien jeûner tant qu’il le souhaitera, partant du principe que la plupart des canidés vivent très bien le fait de passer plusieurs jours sans manger.


Personnellement, un à deux jours de jeûne ne me posent pas de problème, mais au-delà je préfère trouver des solutions comme proposer une autre viande, tenter de donner le contenu de la gamelle à la main, hacher la ration ou, dans le pire des cas pour les premières rations, faire un léger aller-retour à la poêle avant de donner la viande. J’estime que ce n’est pas parce que le chien peut jeûner pendant une semaine sans conséquences physiologiques que nous devons le lui imposer s’il boude sa gamelle.



3.7. Selles du chien


Les selles du chien seront les principaux indicateurs auxquels se référencer lors des éventuels ajustements à mettre en place dans la ration quotidienne.

Le passage au cru provoque généralement des soucis de transit. L’apport d’une nouvelle alimentation riche en eau provoque souvent des selles molles voir liquides. Des glaires (mucus gélatineux blanc ou jaune) pourront également être observées dans les selles mais sont le résultat d’une réaction normale des intestins qui sont légèrement inflammés en début de BARF et produisent davantage de mucus que la moyenne.

Certains chiens ne mettront que quelques jours à récupérer un transit normal, tandis que d’autres auront besoin de plusieurs semaines voire de plusieurs mois. Il est donc judicieux d’aider le chien dans sa transition en utilisant des probiotiques, du kéfir de lait, du charbon végétal actif ou de l’eau d’argile. En aucun cas le riz, quelle que soit sa forme, ne sera un moyen d’aider le transit intestinal du chien.

Une fois que la transition est correctement terminée, la taille des selles du chien ainsi que leur fréquence devraient considérablement diminuer.


Des selles molles voire liquides ne sont pas considérées comme alarmantes tant que d’autres symptômes ne les accompagnent pas. La diarrhée n’est pas une selle molle, mais un jet coloré puissant, aussi liquide que de l’eau. Elle se caractérise par le fait que le chien va à la selle bien plus souvent qu’en temps normal, parfois jusqu’à ne pas pouvoir se retenir. La diarrhée peut être causée par une intoxication, infection, stress, intolérance/allergie ou une maladie des intestins. La consultation vétérinaire devra être engagée en cas de diarrhées de plus de 48h.


SELLE CORRECTE

Il paraît essentiel de préciser ce qu’est une selle correcte avant de détailler d’autres types de selles. La selle correcte devrait être marron chocolat, être de consistance ferme et ne doivent pas être enduites d’un revêtement, sans trace de glaire ou de sang. L’odeur devrait également être sensiblement moins désagréable que celle d’un chien nourri aux croquettes. Si la consistance change de temps à autre, rien d’alarmant, mais si le changement persiste plusieurs jours, il faudra penser à mettre des solutions en place.


SELLE CRAYEUSE

La selle crayeuse est d’apparence sèche, souvent de couleur blanchâtre, à l’aspect plâtreux. Ce type de selle indique que la quantité d’os charnus dans la ration est trop élevée. A l’inverse, une selle trop molle indiquera un manque d’os charnus dans la ration du chien.


SELLE NOIRE/CONTENANT DES TRACES DE SANG

Totalement noire et souvent sous forme de diarrhée, pouvant contenir des traces de sang, cette selle indique une présence de sang dans la partie supérieure du conduit gastro-intestinal du chien. Il est recommandé de consulter un vétérinaire.


SELLE CONTENANT DU MUCUS JAUNE/GLAIRES

Si la selle contient une mucosité transparente, jaune ou avec une texture ressemblant à de la gélatine, le chien peut présenter des parasites intestinaux ou une intolérance alimentaire. Dans le cadre d’un début de Barf, ce mucus est considéré comme normal dans les premiers jours, mais il est à surveiller de près dans le cadre de nouvelles introductions. Il est préférable de retirer la dernière viande introduite lors de l’apparition de ce type de selle afin de vérifier que la source du problème provient bien d’une allergie. Si le problème persiste après retrait de la viande, n’hésitez pas à consulter un vétérinaire.



IV. Point vétérinaire

Le vétérinaire est une case obligatoire pour tous les chiens, de tout âge et de toutes races et ce, ne serait-ce que pour les vaccins supposés annuels. Dès lors que vous franchirez le seuil d’une clinique vétérinaire avec un chien nourri au Barf, préparez-vous à vous faire lyncher.

Nombreux seront les vétérinaires qui souhaiteront vous faire peur en incriminant l’alimentation quel que soit le mal dont souffre votre chien. Beaucoup n’hésiteront pas à vous faire culpabiliser, à vous forcer à vous remettre en question.


C’est pourquoi il est nécessaire de bien se renseigner en amont d’une transition au Barf. Non pas pour avoir réponse à tout, mais simplement pour être en accord avec vous-mêmes lorsque des professionnels vous assailliront de reproches. Le Barf, c’est une idéologie, une volonté de faire les choses naturellement et pour le bien-être de votre chien. A partir de l’instant où vous serez convaincus de ses bienfaits et que vous serez suffisamment renseigné, après avoir passé quelques mois et/ou années à voir votre chien apprécier ses repas, rien ne saurait vous faire changer d’avis.


Rappelons tout de même ici qu’actuellement, les vétérinaires :


- N’ont que quelques heures de formation concernant la nutrition canine au sein de leur cursus scolaire. Ces formations qui, de surcroît, sont souvent subventionnées par des marques de croquettes telles que Royal Canin. Inutile de souligner qu’un tel géant économique ne prendra pas le risque de plébisciter une alimentation à base de cru ;


- Vendent des croquettes et réalisent une partie de leur chiffre d’affaire sur ces ventes. Ici aussi, le conflit d’intérêt est énorme ;


- Gagnent de l’argent grâce aux animaux malades et plus particulièrement grâce aux animaux atteints d’une maladie chronique ;


- Reçoivent parfois des subventions de la part de l’industrie Pet Food.


En fin de compte, le conflit d’intérêt pour les vétérinaires est trop important pour qu’ils puissent être exemptés de tout doute concernant le bien-fondé de leurs conseils en matière d’alimentation. Il est clair que trop peu d’études sont menées sur le Barf pour être absolument certains qu’il ne comporte aucun risque sur le long terme. Mais nous savons tous quels types d’ingrédients contiennent les croquettes et à quel point ils sont inadaptés à l’alimentation d’un carnivore (additifs, exhausteurs de goût, cendres, céréales, féculents, …) et sommes également témoins de l’augmentation significative des maladies chroniques (obésité, diarrhées chroniques, gastros chroniques, diabète, allergies, problèmes de peau, …) chez les chiens ces dernières années. Autant d’ingrédients inutiles qu’on ne retrouve pas dans le Barf et autant de maladies qui ont pu être éradiquées chez de nombreux chiens en changeant leur alimentation.



V. Sources et remerciements










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